La Mission ALBACORE

Les responsables de la mission sont Elia d’ACREMONT (Prof. Sorbonne Université) et Sara LAFUERZA (Maitre de Conférences Sorbonne Université). Toutes deux travaillent à l’ISTeP, Institut des Sciences de la Terre de Paris.

La mission « Albacore » est une campagne qui va s’étendre du 15/10/2021 au 15/11/2021, au départ de La Seyne-sur-Mer. Trois jours de transit seront nécessaires pour rejoindre la zone d’étude.

L’objectif de la mission est d’explorer la zone d’Alboran dont l’histoire tectono-sédimentaire bien mieux contrainte depuis 10 années constitue un laboratoire d’exception pour l’étude in situ de la réactivation des bassins localisés à la frontière de plaques.

Le bassin d’Alboran s’est formé lors d’un épisode extensif Oligo-Miocène contrôlé par le retrait du panneau plongeant Ouest Méditerranéen, puis a subi une inversion tectonique depuis la fin du Miocène sous l’effet de la convergence Afrique-Europe.

En mer d’Alboran, de nombreuses manifestations fonds de mer sont liées aux interactions entre des systèmes sédimentaires variés (sédimentation-érosion), les variations glacio-eustatiques et une structuration tectonique active. Les bancs de Xauen/Tofino, de Francesc Pages et la Ride d’Alboran, les zones sismiquement actives comme la zone de faille de Al Idrissi et la Baie d’Al Hoceima au large du Maroc, ont été sélectionnés comme zones d’étude car elles ont enregistré l’ensemble des déformations du bassin Sud Alboran depuis 8 millions d’années. La taille modeste de ce bassin et ses connexions avec l’océan mondial réduites depuis 6 millions d’années permettent de mieux contraindre les processus en action lors de l’interaction entre les courants de contour de méditerranée, les systèmes gravitaires au sens large et les hauts structuraux en formation depuis le Tortonien-Messinien. L’objectif de ce projet est d’acquérir des données de carottage en mer d’Alboran sur différents systèmes sédimentaires, et zones de tectoniques actives afin de réaliser une étude intégrée des interactions entre les systèmes sédimentaires, l’activité tectonique pliocène-quaternaire et les variations du niveau marin.

Depuis 5 millions d’années les failles actives et les plis de croissance ont un contrôle sur les circulations des masses d’eau enregistrées dans les dépôts de contourites. Les variations du niveau de la mer contrôlent les interfaces entre ces masses d’eau. L’ensemble des processus de dépôts (contourites, turbidites) et d’érosions (terrasses marines) enregistrent ces interactions entre processus sédimentaires et tectonique active.

Les différentes expériences que nous mènerons seront multiples.

Les carottages Calypso, gravité, prélèvement CNexo-Ville, mesures in situ géotechniques avec le Penfeld, et dragages nous permettront de quantifier les mouvements verticaux de la marge sud, d’obtenir un meilleur contrôle chrono-stratigraphique des structures actives, une caractérisation mécanique de la couverture sédimentaire et l’analyse de la stabilité de pentes actuelles et de contraindre l’évolution paléo-océanographique de la Mer d’Alboran depuis le Pliocène.

Plan de position proposé

A terme une meilleure compréhension des aléas naturels (tremblements de terre, glissements de terrain et tsunamis) constitue un des objectifs de ce projet.