Daniel Praeg

Quelle est ta formation scientifique ? 

Je suis canadien et j’ai aussi la nationalité suisse. J’ai étudié la géologie au Canada à Dalhousie University (BSc en 1984). Puis j’ai  rejoint la Commission Géologique du Canada en tant que géologue marin, cartographiant des dépôts glaciaires sur les marges continentales de l’Atlantique Nord et de l’Arctique. Une passion pour la mer et les calottes glaciers m’a amené à faire un doctorat en Ecosse à Edimbourg (PhD 1997) en paléoglaciologie sous-marine.

Quelle est ta spécialité scientifique  ?

Je suis intéressé par les processus sédimentaires et tectoniques et leurs intersections avec la cryosphère sous-marine (la glace sous l’eau). Je mets en œuvre des méthodes pluridisciplinaires pour étudier deux de ces systèmes glaciogéniques : les hydrates de gaz dans la mer profonde d’une part et les traces d’anciennes calottes glaciaires sur les plate-formes continentales d’autre part.

 Que sais-tu de l’histoire la Mer d’Alboran à travers ta spécialité ? 

Elle n’a jamais été couverte de glaces ! La mer d’Alboran est relativement chaude, à la fois climatiquement (ses eaux profondes sont parmi les plus chaudes de la planète) et géo-thermiquement (parce que toute jeune tectoniquement). Il contient donc une zone de stabilité des hydrates de gaz qui est à la fois très profonde (>1000 m d’eau) et relativement fine (<500 m de sédiment).

A quelle question veux-tu répondre pendant cette mission ? 

Est-ce que les hydrates de gaz peuvent se former dans la zone de stabilité relativement fine présente dans la mer d’Alboran ? 

Est-ce que des changements dans l’épaisseur et de l’extension de cette zone durant les cycles glaciaires-interglaciaires auront eu un rôle dans le déclenchement des glissements sous-marins que l’on observe le long des pentes de ce bassin ?

Comment vas-tu t’y prendre pour répondre à cette question ? 

Nous obtiendrons des donnes géochimiques et géothermiques des sédiments dans des zones d’échappement de fluides au fond de la mer (pockmarks et volcans de boue). Le but est de comprendre la composition et le flux des gaz qui viennent des profondeurs. Cela permettra de modéliser la formation potentielle d’hydrates de gaz à l’intérieur de la zone de stabilité actuellement et pendant la dernière époque glaciaire.

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